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L’UDB Jeunes interroge les étudiants de Rennes 2 sur Notre-Dame des Landes

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La démocratie décidera de l’avenir du projet d’aéroport à NDDL. Le gouvernement a tranché, le référendum promis se tiendra donc en Loire Atlantique. Clivant, ce projet anime en effet les débats. Qu’il s’agisse de la portée économique future de l’installation et de ses services, de l’impact environnemental ou encore de l’utilité des services promis pour les populations concernées, le projet aéroportuaire de NDDL est un sujet sensible qui donne lieu à bon nombres d’articles, d’émissions ou encore de mobilisations. Dans un souci de consultation des citoyens, l’antenne de l’UDB jeune Rennes2 s’est donné comme ambition d’interroger au hasard des étudiants sur 7 questions. C’est pourquoi les deux semaines dernières ont été consacrées au sondage « Notre-Dame-Des-Landes : Quel avenir pour ce projet ? ».

questionnaire NDDL

Dans un contexte d’ébullition au sujet de la lutte contre le projet de Loi Travail (voir article Rennes2 contre la Loi El-Khomri), il faut reconnaitre que le nombre de personnes interrogées, à savoir 150, est bien moins important que ce que nous aurions pu espérer si l’antenne UDBy de l’université ne s’était consacrée qu’exclusivement à l’enquête. De plus, les chiffres étant ce qu’ils sont, ne reflètent pas l’avis de tout le corps étudiant du campus. Cependant, cet échantillon n’en n’est pas moins exploitable, il permet de dresser l’avis d’une partie des étudiants de Villejean.

Voici donc les résultats :

Nombre de participants : 150
Etes-vous pour le projet de la construction de l’aéroport de NDDL ?
OUI 14,09% NON 57,04% AVIS MITIGE 28.85%

À quelle échelle doit se tenir le référendum ?
À l’échelle locale  8%
À l’échelle de la Loire atlantique  10,66 %
À l’échelle de la Loire Atlantique et des départements limitrophes (Morbihan, Ille- et- Vilaine, Maine et Loire, Vendée)  20%
À l’échelle des régions administratives Bretagne et Pays de La Loire  40,66%
À l’échelle nationale  20,66%

La ZAD vous semble-t-elle :
– légitime ? OUI 68,91% NON 8,1% SANS AVIS 22,97%
– nécessaire ? OUI 56.16% NON 16,43% SANS AVIS 27,39%

Trouvez-vous que les médias ont bien traité le sujet ?
OUI 6,75% NON 51,35% AVIS MITIGE 41,89%

Vous sentez vous concerné par ce sujet ?
OUI 47,68% NON 33,11% NE SAIS PAS 19,2%

Selon vous, quels sont les enjeux ce débat ?
Économiques 78,66% Sociaux 62,66% Environnementaux 86% Autres 7,33%

Le débat sur la construction de l’aéroport a t-il trop duré ?
OUI 71,33% NON 24% AVIS MITIGE 4,66%

A la première question, nous avons d’entrée de jeu un avis plutôt tranché. Dépassant la majorité absolue, le « Non » l’emporte largement. L’environnement est pour ces derniers un axe primordial quant à leur choix, ne trouvant pas « normal de voir Vinci profiter de l’affaire pour faire des profits » (l’entreprise doit en effet, en cas d’aménagement de l’aéroport construire des parkings dont les recettes lui reviendront). Une des personnes consultées était quant à elle inquiète de voir les aéroports de Rennes et de Brest minorisés voire disparaître avec l’installation de cet aéroport parfois présenté comme intercontinental. Enfin, pour les autres, il était inutile d’en construire un nouveau, rappelant l’existence de l’aéroport de Nantes Atlantique.

Néanmoins, presque un tiers des sondés (environs 29%) n’ont pas d’avis tranché sur la question. Les témoignages recueillis nous montrent que cette hésitation est avant tout due à la prise en compte des différents facteurs, ils y voient une opportunité pour le territoire concerné par le projet de développer son économie mais par ailleurs ils ont le souci de voir menacer la faune et la flore de la zone aéroportuaire. L’autre raison de cet « avis mitigé » est due au manque d’informations voire même l’ignorance du projet.
Pour ceux ayant donnés un avis favorable, une des raisons essentielles est la possibilité grâce au projet d’accéder à des destinations que l’on ne trouve qu’à Roissy ou Orly en région parisienne ainsi qu’une possibilité en plus de dynamiser « l’ouest de la France ».

Concernant le périmètre à établir pour le référendum, si les gouvernants venaient par hasard à lire cet article, ils seraient attristés de voir que le périmètre qu’ils viennent de définir n’est souhaité que par un dixième des consultés.

Avec plus de 40% c’est le choix d’une consultation aux deux régions Bretagne et Pays de la Loire qui est préféré. Pour ces étudiants-là, c’est avant tout parce que c’est le bassin de vie de ces habitants qui va être affecté qu’il est normal que les habitants de ces deux régions puissent être consultés. Cela se concrétise aussi par le 20% pour la réponse « c » qui dans le même esprit montre que ce n’est pas uniquement les habitants de Loire atlantique qui vont être affectés mais bien une population plus large au seul département. L’autre raison pour ce périmètre repose dans la participation des deux régions au projet. A cela, on a entendu : « les bretons aussi ont le droit d’être consultés, ils payeront pour le projet, Nantes est après tout très liée à notre région. » ce à quoi nous avons répondu que oui, Nantes et la Bretagne ont beaucoup à voir en commun ! (en référence à notre combat pour la réunification)

Avec environ 21% le choix d’une consultation à l’ensemble de la France est motivé par deux raisons. Le premier est d’ordre juridique, « un référendum se fait sur l’ensemble du territoire ». La deuxième est que le « sujet concerne tout le monde » pour reprendre l’expression d’un des étudiants qui expliquait alors que tout le monde va être impacté par ce sujet, ce à quoi son ami a répondu cyniquement « les américains aussi peuvent voter dans ce cas puisqu’ils pourront venir jusqu’à Nantes ». D’autres encore argumentaient ce choix par calcul politique considérant qu’à l’échelle de l’hexagone, le NON l’emporterait sans doute.

Enfin, nous observons que le plus petit périmètre ne récolte que le plus faible résultat avec 8%. Une étudiante ayant choisi cette réponse nous disait alors que c’étaient les habitants les plus proches de la zone de l’aéroport qui seraient les plus touchés et qu’il était légitime que ce soit eux qui puissent décider du sort du projet.

Pour la troisième question, c’est la ZAD, c’est-à-dire la zone à défendre qui est ici débattu autour de deux notions : la légitimité et la nécessité du moyen de lutte des militants écologistes. La ZAD pour les néophytes, c’est une zone où les militants anti-aéroports, appelés zadistes, font du sitting, c’est-à-dire qu’ils campent sur le lieu où doit commencer la construction. Pour une majorité des consultés (environs 69%), les étudiants trouvent juste d’employer ce genre de moyen, et environ 56% trouve cela nécessaire. On peut donc y voir un certain soutien de la part des interrogés envers le mouvement zadiste à NDDL. Néanmoins l’on remarque aussi que pour la nécessité de la ZAD, il y a au moins 10 points de pourcentage en moins. Une des raisons évoquées par quelques étudiants et qu’il existe d’autres moyens pour lutter contre le projet comme des manifestations encadrées, des pétitions ou encore des actions de sensibilisations.

Ceux qui à l’inverse trouvent la ZAD non nécessaire (environs 16,5%) et encore moins légitime (environs 8%) soulignent avant tout le caractère délinquant des activistes et évoquent les dégradations causées par ceux-ci. Ainsi, certains rappelaient les incidents survenus lors de la manifestation contre le projet à Rennes le 8 février dernier qui avait vu les vitres de magasins et de banques taguées et parfois brisées.

Arrive alors une question importante, celle de la réception des informations via les médias. A cette question, qui, il est vrai est très vague tant il y a divers médias, la majorité nous avouait qu’ils comprenaient « médias » par « grands médias » qu’étaient les journaux télévisés comme les JT du 13H et du soir ou encore les chaînes d’info continues. C’est pourquoi, l’un des étudiants, nous dit que la qualité de l’information variait selon le média utilisé.

Quoi qu’il en soit, c’est avec une faible majorité que le NON l’emporte avec environs 51%, s’en suit avec 41,89% d’avis mitigés. Si on additionne ces points de pourcentage, c’est plus de 9 étudiants sur 10 qui considèrent que les médias n’ont pas fait assez correctement leur boulot. Des personnes nous disant alors que l’on en parlé que trop peu ou que lorsque on en parlé c’était davantage pour montrer les forces en présence plutôt que de parler des arguments. Dans ceux dénonçant les médias il y a le fait que les médias prennent partis qui gêne, trouvant que « les journalistes pactisent avec les politiciens » ou à l’inverse qu’ils soient « trop conciliant avec les zadistes ».

Enfin, dans ces 9/10 se trouvent des personnes avouant ne pas s’être intéressé beaucoup à ce sujet. Il est même arrivé de voir que certains étudiants découvrent l’existence d’un tel projet.

On peut, avec prudence au vu du nombre d’interrogés, constater qu’il y a aujourd’hui une crise de confiance d’une partie de la jeunesse étudiante envers les médias. Néanmoins, la responsabilité du manque d’informations n’est pas uniquement le fruit de ces derniers. L’un des consultés nous disant que c’était aux personnes d’aller « chercher l’information » et non à attendre qu’elle nous tombe dessus. Un autre étudiant s’indignait aussi que de moins en moins de personnes lisent la presse écrite.

Pour revenir sur les points précédents et notamment lorsqu’à plusieurs reprises il a été dit que les avis n’étaient pas tranchés, on peut mieux le comprendre avec les résultats de la question 5. En effet, 1/3 des sondés se dit ne pas se sentir concerné par le projet car n’étant pas de la région ou encore parce que cela ne les affecte en rien qu’il y est ou non l’aéroport de construit.

Près de 20% se disent ne pas savoir quoi penser, argumentant que pour eux cela ne les touchaient pas personnellement mais que la cause environnementale est un sujet qui concernait l’ensemble des populations.

Enfin, pour ceux qui se sentent concernés, presque la moitié, c’est à la fois parce qu’ils seront impactés par la décision prise puisqu’ils habitent en Loire Atlantique ou en Bretagne administrative. D’autres ayant répondu favorablement, l’ont fait parce que la cause environnemental lors était chère.

Enfin, l’ordre de priorité du facteur à prendre en compte est intéressant. Beaucoup de personnes n’hésitaient pas à cocher les trois facteurs proposés car pour eux ce n’était qu’ainsi que l’on pouvait répondre à la problématique, le terme de développement durable revenait souvent.

Pour d’autres enfin c’est l’écologie, donc le facteur environnemental qui doit primer sur le reste dans le débat comme le montre les 86% en faveur. D’autre encore répondait que c’était le facteur économique, la croissance qui devait prévaloir sur le reste, ceci dit il reste deuxième à 79% environs. Le facteur social est cependant à la traîne avec 63% de pour. Les services proposés par le projet passeraient-ils donc bien loin derrière l’enjeu d’emplois à la clé et de sauvegarde de la biodiversité ? Enfin, 7,33% des questionnés répondent qu’il existe un autre facteur. Lorsque nous les avons interrogés dessus certains hésitaient sur les termes tandis que d’autres l’assuraient avec véhémence : ce projet est aussi un enjeu idéologique ! Quelques-uns y voient par le combat que mènent les zadistes une dénonciation de la société actuelle, celle qui cherche le profit, la croissance à tout prix, quitte à certains sacrifices. D’autre y voit aussi une confrontation avec l’Etat et des « magouilles existant entre politiciens et financiers ».

On arrive à terme du questionnaire avec la dernière question traitant de la tenue du référendum et donc du débat. Faut-il en finir en juin et laisser faire la démocratie décidé ou non du sort du projet de NDDL ou au contraire faut-il continuer le débat encore quelque temps ?

L’immense majorité a répondu que oui, il était temps d’en finir. Pour eux plus de 50 ans cela commence à faire long. Ils appréciaient par ailleurs que ce soit par la tenue d’une consultation de démocratie directe et non par une décision venante des gouvernants que la décision soit prise. D’autres en revanche désiraient en finir mais dans le « bon sens » à savoir leur avis et qu’ils continueraient le combat dans le cas où la décision leur soit défavorable.

Une partie de ceux se disant contre voit d’un mauvais œil le référendum, accusant les politiques d’ « être démocrate lorsque ça les arrangeaient » et qu’ils n’hésiteraient pas en cas de victoire du non à faire du forcing comme cela avait été le cas avec le traité de Lisbonne de 2007 qui reniait le « Non » majoritaire obtenu lors du référendum de 2005 sur la mise en place d’une constitution européenne.

 

peuple-breton-aéroportsLe constat final de cette étude est qu’il y a à Rennes2 un grand nombre préoccupé par ce projet de par la faible distance entre Rennes et Nantes qui fait que l’impact ne concernera pas que les habitants de Loire Atlantique mais aussi des habitants de Haute Bretagne ou des autres départements de Bretagne ou de Pays de Loire. Par ailleurs la cause environnementale revenait dans pratiquement toutes les bouches, elle devait prévaloir sur le reste ou bien s’effacer au nom du bien commun, comme s’il y avait une contradiction fondamentale entrez activité économique et écologie. Cette impression confirme qu’une majorité d’étudiants n’a pas été informé correctement des arguments des différents protagonistes: on trouve en effet des partisans du projet qui avancent des raisons écologiques (économies de carburants grâce à la réduction d’escales espérées) et des opposants qui intègrent la dimension économique à leur réflexion (coût du projet, opportunité de développer en priorité d’autres aéroports…). Cette situation pose la question de l’information dans la campagne qui précèdera la consultation: comment permettre aux citoyens de connaître l’ensemble du dossier, au-delà de l’écume médiatique?

Stuart Lesvier

 

 

Pour aller plus loin:
-la position de l’UDB Jeunes datant de 2012: https://udbjeunes.com/2012/11/08/ludb-jeunes-se-positionne-contre-laeroport-de-nddl/
-Le dossier consacré aux aéroports bretons par le Peuple breton de septembre 2015; pour acquérir le numéro, voir sur le site: http://lepeuplebreton.bzh/boutique/page/2/



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