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Rennes 2 contre la loi El Khomri

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Jeudi 17 mars sʼest tenue une journée de mobilisation contre le projet de loi El Khomri portant sur la réforme du Code du travail. Principalement étudiante, la manifestation comptait également dans ses rangs des lycéens. Cette deuxième mobilisation sʼinscrivait dans le prolongement de celle du mercredi 9 mars. Pour lʼoccasion, la présidence de lʼuniversité a annoncé une dispense dʼassiduité pour les contrôles continus et les cours dès 11 h. Résumé des évènements par Dylan Epinat et Stuart Lesvier.

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Le point de rassemblement se tient à lʼentrée du métro Villejean. Vers 10h45, la rumeur gronde en provenance de Ponchaillou : les lycéens arrivent. En effet, les membres du comité dʼaction de Rennes2 sont allés en ville haranguer les jeunes dans leurs établissements scolaires pour les inciter à rejoindre le mouvement. Le ralliement est massif et les jeunes manifestants convergent sur le campus. « Rennes2 avec nous » scandent-ils, le cortège ne peut faire une entrée plus remarquée. Étudiants et lycéens ne font plus quʼun, sʼen allant en direction du Parlement de Bretagne, point de convergence de tous les cortèges. La masse en mouvement est compacte, la cadence soutenue. Les slogans anti-gouvernements et anti-loi tonnent dans les quartiers rennais. Banderoles, affiches et drapeaux colorent le défilé. Dʼune longueur importante, le cortège bloque à maintes reprises les voies de circulations. La jeunesse fait preuve d’originalité tant sur ses pancartes que par ses slogans pour se galvaniser. Le soleil est à son zénith et la place du Parlement bondée. La foule fait entendre ses revendications sous les fenêtres du bâtiment. Rejoint par les autres cortèges, venant de Rennes1, de Sciences-Po ou d’autres écoles, les cohortes se dirigent vers la Mairie pour ensuite aller en direction de Charles de Gaulle. La suite de la destination est indécise. « Mais où on va ? » entendons-nous de la part de certains manifestants. « Tous à la gare » ! Droit devant…

udbjeunesrennes2manifLe projet est maintenant clair ! investir la gare et les quais pour paralyser le réseau ferroviaire. Les gens sʼengouffrent alors par lʼentrée principale de la gare. Les voies sont occupées, les trains retardés. Coup dʼéclat ou de génie ? Lʼaction est en tout cas retentissante. Par un vote organisé à même les chemins de fer, le déplacement du cortège en direction de la Mairie peut commencer. Malgré des dégradations, actions marginales hors des revendications anti-loi El Khomri, lʼévacuation se fait dans le calme. À 14 h, lorsque le cortège débouche sur la place de la Mairie, les façades du bâtiment sont mouchetées par de la farine et de la peinture. La manifestation prend une tournure différente, les forces de lʼordre arrivent sur place, un manifestant est arrêté. Les esprits sʼéchauffent, s’en suit alors quelques gaz lacrymogènes avant que nous partions. Ceux qui restent sur place, face aux forces de l’ordre, réclament la libération de leur camarade.

La revendication des manifestants est explicite : c’est le retrait total et sans conditions du texte de loi ! Au lendemain de la première manifestation, le gouvernement fait quelques concessions notamment en ce qui concerne l’augmentation du nombre d’heures pour des apprentis mineurs ou encore le plafonnement des indemnités prud’homales. Cependant, il n’a pas abandonné le projet pour autant. Dans ces conditions, il nous faut continuer le combat !

Alors que certains acquis sociaux, fruit de nombreuses luttes sociales et syndicales depuis plusieurs décennies, ont permis des avancées dans les conditions de travail, ce texte de loi propose d’en rabaisser plusieurs facettes. Croire que rajouter plus d’heures de travail supplémentaires permettrait de créer de l’emploi, c’est bien une pensée libérale du monde du travail. Nous aurons à l’inverse plus de personnes travaillant plus de 35 h avec un salaire qui ne correspondra pas au nombre d’heures faites. Pour reprendre ce qui a été dit dans un article de Médiapart : « les entreprises ont peur d’embaucher par crainte de ne pouvoir licencier, comme si le fait de faciliter les divorces pouvait renforcer le mariage… ». Pourquoi diable recruter de nouvelles personnes si nos travailleurs peuvent compenser en travaillant plus ? Cette logique tend au contraire à ne laisser l’emploi qu’à une partie de la population qui ne sera pas rémunérée comme il se doit.

Il n’est pas question ici de dresser un portrait manichéen du monde de l’emploi avec d’un côté les méchants patrons et de l’autre les pauvres travailleurs. Le but est de dresser un constat : le monde du travail est un rapport de force où les travailleurs n’ont pas les outils nécessaires pour s’imposer dans ce monde du travail. Le gouvernement en « réformant » tend à soustraire ces outils. Proposer des emplois bien moins payés ne permettra pas d’enrayer la précarité, bien au contraire, ça serait alors la banalisation de celle-ci.

Tandis que le gouvernement français tend à flexibiliser le marché du travail, on ne peut que crier à l’injustice sur d’autres problèmes liés à l’emploi tel que le dumping social, à savoir l’emploi de travailleurs détachés, main d’œuvre à bas coûts, qui se fait à l’échelle européenne, dynamitant la concurrence loyale des entreprises et obligeant celle-ci à devoir, pour s’en sortir, licencier ou à demander des concessions inqualifiables aux travailleurs sur leur temps de travail ou leur salaire.

Enfin, alors que ce gouvernement est issu d’une majorité dite « de gauche », on reste atterré que ce gouvernement ne fasse pas ce pour quoi il a été élu, à savoir sortir d’un régime d’austérité prôner sous le mandat Sarkozy. Faire une politique de gauche, de justice sociale, voilà ce que pour quoi les français ont voté en majorité en 2012 !

C’est pourquoi, à Rennes2, nous, militants de l’UDB Jeunes, continuons à soutenir le mouvement contre la loi « travail » tant que celle-ci restera dans un cadre pacifique, et invitons les étudiants à bien se renseigner sur le sujet et à venir manifester prochainement.

Rennes2mobilisée

Cette deuxième journée de mobilisation n’est sûrement pas la dernière. Le 19 et 20 mars s’est tenue à Paris une coordination nationale où chaque Assemblée Générale de France envoyait une délégation de 5 représentants. La coordination des AGs a affirmé le maintien de la mobilisation jusquʼau retrait total du texte. Concernant la délégation de Rennes2, celle-ci s’est proposée pour accueillir la prochaine coordination des AGs. Acceptée à l’unanimité, le 3 et 4 avril se tiendra à Rennes2 la coordination nationale. En effervescence, le campus se prépare à accueillir les délégués des AGs de la France entière. Une question mérite d’être soulevée. Le mouvement va-t-il garder toute son intensité jusquʼà la tenue de ce grand rendez-vous ? Jeudi 24 et 31 mars seront de derechef des journées de manifestation. Les comités de mobilisations et dʼactions font preuve dʼun dynamisme certain. Tracts et affiches transmettent lʼinformation et incite à la mobilisation.  Dans le Hall B se tient tous les jours un piquet de grève, qui est devenu un véritable lieu de vie et dʼéchange où chacun peut venir discuter autour dʼun café ou dʼune crêpe vendues à prix libre.     

Néanmoins, bien qu’une partie de Rennes2 soit sensibilisée à ce sujet, trop de personnes semblent indifférente, n’émettant aucun avis. Beaucoup ne voient en ce combat qu’une gêne à leur quotidien. Combien savent que cette loi les concernera directement lorsqu’ils finiront leurs études et entreront dans le monde du travail ?

À l’heure où nous écrivons ces lignes (le 23 mars), à l’ordre de jour de l’AG s’est tenu la question du blocage ou non de Rennes2. La majorité des votants s’est prononcée contre le blocage. Demain, jeudi 24 mars, une nouvelle journée de mobilisation aura lieu où les étudiants battront le pavé encore une fois. L’UDB jeune Rennes2 sera parmi les manifestants et invite tous les étudiants à rejoindre le mouvement de protestation. Parce que nous valons mieux que ça !

Dylan Epinat et Stuart Lesvier

https://blogs.mediapart.fr/eric-berr/blog/210316/pourquoi-il-faut-continuer-combattre-le-projet-de-loi-el-khomri



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