Nous annoncions dans notre dernier article la création du collectif "du breton à la fac de Nantes", dont la première réunion avait accueilli un public nombreux et varié. Depuis, les membres du collectif n’ont pas chômé et ont notamment donné une interview dans laquelle ils décrivent la situation de l’enseignement du breton à la fac de Nantes et expliquent l’intérêt de son enseignement à l’Université. Les deux vidéos sont consultables sur le site de l’Agence Bretagne presse (cliquer ici).Hasard du calendrier, les premiers pas du collectif se font dans un contexte de début de mobilisation contre la loir LRU à Nantes. Pour rappel, cette loi dite "d’autonomie des universités" a conduit celle de Nantes à se retrouver sous tutelle du rectorat et a fermer des filières. Tous les budgets des universités françaises sont fragilisés, l’Etat n’ayant pas entièrement compensé les transferts de charges, et elles se retrouvent engagées dans une course à la compétitivité en ne gardant que les filières "rentables" (celles qui attirent beaucoup d’étudiants). Elles sont également encouragées à rechercher des financements privés. L’exemple américain devrait pourtant faire réfléchir: les recherches universitaires sur les biotechnologies et leurs conséquences sanitaires y sont notamment financées par… Monsanto!
Le collectif a appelé à soutenir la reprise de la lutte des étudiants contre la LRU et ses conséquences, en toute cohérence avec sa revendication: l’enseignement du breton n’a aucun avenir dans une université transformée en entreprise et obligée de promouvoir uniquement les projets qui lui rapportent des financements mais se conçoit parfaitement dans le cadre d’une université au service de l’intérêt général, soucieuse de faire de la diversité linguistique une richesse sociale.
