Les universités rennaises, surchargées, envisagent de restreindre les inscriptions en donnant la priorité aux étudiants issus de l’académie de Rennes, pénalisant du même coup les étudiants de Loire-Atlantique désireux de rester en Bretagne.
Cette situation absurde est le résultat logique d’une gestion libérale des universités, appelées à jouer le jeu de la compétition et à essayer d’attirer un maximum d’étudiants pour arracher des avantages et de la visibilité internationale. On pouvait en prévoir les effets depuis des années : l’université de Rennes 2 proposait déjà des diplômes au rabais en instaurant un tirage au sort des matières aux examens pour faire face à son trop plein d’étudiants.
L’UDB a tiré la sonnette d’alarme à de multiples reprises en expliquant que concentrer la population et les activités à Rennes était nuisible à la fois à certains territoires bretons, menacés de déclin démographique et économique, mais également à Rennes, qui se dirige vers une situation de congestion des transports, du marché du logement et de l’enseignement supérieur. Il est pourtant évident qu’une ville saturée par la circulation n’est plus attractive quelle que soit l’étendue de son parc d’entreprises de haute technologie. Cela n’a pas empêché les métropolistes, de droite comme de gauche, de continuer à vanter les mérites de l’attractivité de l’agglomération et d’ériger en objectif absolu d’« accueillir » de nouvelles populations sans se soucier de leurs conditions de vie.
Avec les difficultés des universités à gérer l’afflux d’étudiants, Rennes commence aujourd’hui à payer des années d’aveuglement.
Pour l’UDB, il est temps de rééquilibrer le système universitaire breton en assurant une vraie péréquation entre Nantes, Rennes, Lorient, Vannes, Brest, Saint-Brieuc. Et d’en finir avec l’idéologie de la concentration et de la compétition qui gangrène nombre de politiques publiques, pour assurer enfin une juste répartition des populations et des activités sur l’ensemble du territoire breton.
Jean-François Monnier, responsable de la section de Rennes
Nil Caouissin, responsable de l’UDB Jeunes