Pendant que la Région Bretagne investit 638 millions d’euros dans une Ligne Grande Vitesse qui reliera en 2017 Rennes-Paris en 1h30, les communes concernées par la ligne TER Rennes-Châteaubriant doivent assummer près de 45% des fonds pour sa rénovation.
Depuis la rentrée de septembre, les usagers ont dû s’adapter à la nouvelle grille horaire. A cause de la vétusté manifeste des rails, en attendant les travaux prévus pour 2019, la vitesse est réduite de 40km/h. Ce qui revient à faire 60km en 1h30 alors que bientôt on pourra faire pour la même durée un aller Paris-Rennes. Situation paradoxale on en conviendra !
Cette centralisation des transports est un choix de développement et nous considérons qu’il en existe d’autres, comme la régionalisation et l' »inter-régionalisation » des transports. Et nous considérons que ceux-là sont meilleurs parce qu’ils permettent de vitaliser les villes intermédiaires et les territoires ruraux ; qu’ils permettent aux métropoles, aux territoires de créer des coopérations et un développement autonome de Paris. La centralisation, c’est la domination du centre sur les périphéries. C’est le développement et le maintien de monopoles, de grandes fortunes faites avec l’appui et au détriment des populations et des ressources des dites « périphéries ». Les transports sont un élément essentiel de cette structure de domination et les décentraliser serait une avancée majeure pour l’égalité des territoires.
Il est demandé aux collectivités locales de prendre en charge 18 millions d’euros du budget total qui s’élève à la hauteur de 40 millions d’euros. Les maires des 8 communes concernées se sont élevés contre ce projet de financement, qui d’ailleurs n’entre pas dans le champs de compétence de celles-ci. De plus, quotidiennement c’est près de 1 000 usagers qui empreintent cette ligne pour aller à l’école ou au travail. Ajoutons à cela que les nouveaux horaires ne correspondent plus avec les scolaires, qui représentent plus de la moitié des usagers, et les autres correspondances.
Le Collectif Citoyen Châteaubriant-Rennes En Train (CCCRET) s’est formé pour la sauvegarde de cette ligne menacée et rassemble à la fois les élus et les habitants concernés. Le réseau ferroviaire breton est en partie antérieur aux années 1950 et la région en est consciente. En effet dans son rapport de mission pour le budget 2016, celle-ci dit que «Les lignes de maillage du territoire breton, très anciennes et insuffisamment entretenues par le gestionnaire d’infrastructures, sont globalement dans un état critique ». La SNCF est ici manifestement visée.
La somme demandée de 18 millions d’euros aux six communes qui rassemblent moins de 30 000 habitants, a de quoi susciter des interrogations sur la stratégie de la société ferroviaire. En effet, un tel investissement est réclamé à ces communes rurales, qui doivent faire face depuis des années à des baisses continuelles des dotations de l’Etat. D’ailleurs, le gouvernement ne précise-t-il pas dans les lois, dites de décentralisation, que l’Etat doit transférer aux collectivités territoriales certaines compétences ainsi que les ressources financières, personnelles et matérielles nécessaires à leur efficacité ? Et bien, dans notre cas, on constate que le transfert de ressources manque. Les communes ont déjà discuté avec le Préfet à ce sujet. Les usagers se mobilisent. Mettre sur le dos une telle responsabilité budgétaire serait un moyen pour précipiter la fermeture de cette ligne. Pourtant une hausse de fréquentation a été enregistrée depuis 2008. Mais visiblement la question de rendement/rentabilité préoccupe davantage l’administration SNCF, plutôt que le service des voyageurs. Un service qui se veut d’intérêt général doit-il est nécessaire rentable ?
Cette question de l’état du réseau SNCF fait régulièrement parler de lui. Déjà, les Jeunes de l’UDB avaient sensibilisé les concitoyens bretons lors des marches organisées l’an passé entre Auray et Saint-Brieux puis en juin dernier entre Landerneau et Quimper.
L’UDB s’est toujours battue pour la sauvegarde des transports de proximité et du quotidien. Pour soutenir les voyageurs impactés, une marche est de nouveau organisée. Les participants partiront simultanément de Rennes et Nantes, et se rejoindront à Chateaubriant. Par ce périple de trois jours, qui débutera ce 22 octobre, l’UDB compte partir à la rencontre des usagers en passant par les villes et villages concernés. En effet, si la mobilisation réussit à rassembler autant de monde que pour les autres marches ce sera une nouvelle démonstration de l’attachement des bretons à leurs transports et au souci qu’ils ont de maintenir ce réseau qui fait vivre et dynamise leur territoire.
En plus de défendre une ligne TER, l’UDB veut également rappeler la nécessité d’une meilleure liaison entre les deux villes bretonne que sont Nantes et Rennes. Il faut pour cela reconnecter les voies aujourd’hui séparées à la gare de Châteaubriant. La lutte pour la réunification bretonne passe par des projets concrets !
Départ de Nantes :
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Le Samedi 22 octobre, rendez-vous à 11h devant la gare de Nantes.
Départ de Rennes :
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Le Samedi 22 octobre, rendez-vous à 11h devant la gare de Rennes.
Arrivée : le lundi 24 octobre, rendez-vous à 18h devant la gare de Châteaubriant.
Les frais d’hébergements et de restauration des participants seront pris en charge par l’UDB sous condition d’inscription préalable.
Contacter les organisateurs : 07 87 36 41 66 ou 06 59 32 27 21