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Que change la loi Fioraso à la galère des stages ?

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Photo-353Le projet de loi sur la recherche et l’enseignement supérieur à été adopté mardi à l’assemblée nationale. L’UDB Jeunes souhaite réagir à un volet précis de la loi concernant l’encadrement des stages.

Désormais, les stages de plus de deux mois devront être rémunérés au minimum à 436,05€ par mois. Alors que cette obligation de gratification se limitait au privé et à la fonction publique d’Etat, les associations et collectivités locales devront également l’appliquer. Le gouvernement avait émis un avis défavorable à cette mesure sur l’argument du coût engagé et notamment pour les hôpitaux déjà en difficulté financière. Une réaction étonnante pour un travail à plein temps payé au lance-pierre.

Le stagiaire est d’ailleurs bien souvent utilisé comme une main d’œuvre bon marché et particulièrement docile. L’appréciation du stage conditionnant la validation d’une année d’étude peu se risqueraient à revendiquer ou s’indigner d’un cadre de travail ne correspondant pas au poste ou au rythme envisagé. A ce sujet, la loi rappelle que « les stages ne peuvent pas avoir pour objet l’exécution d’une tâche régulière correspondant à un poste de travail permanent de l’entreprise. » C’est une belle phrase mais quelles mesures sont prévues pour contrôler la bonne application de cette déclaration ? Bien peu de choses en somme… Si ce n’est que « l’établissement d’enseignement prévoit un dispositif spécifique et obligatoire au travers duquel tout étudiant ayant achevé son stage informe le bureau d’aide à l’insertion professionnelle des étudiants sur la qualité de l’accueil dont il a bénéficié au sein de l’organisme ». L’information parvenue, qu’en sera-t-il fait ? Rien n’est précisé. D’autant que la demande de stage étant très forte et l’offre réduite, les universités se risqueront-elles à écarter certains lieux de stages défaillants ?

L’offre de stage est en effet bien inférieure à la demande. Or cette difficulté risque de s’accentuer encore puisqu’aucune garantie de financement n’est prévue par l’Etat pour que l’obligation de rémunération soit effective. Structures hospitalières et monde associatif (etc.) sont sollicités pour accueillir des stagiaires (et souvent en ils en ont eux même besoin) mais quels fonds seront accordés pour les financer ? L’absence de compensation financière par l’Etat laisse poindre le risque que les structures refusent de plus en plus l’accueil de stagiaires faute de moyens pour les rémunérer. Les étudiants, qui sont dans l’obligation de réaliser un stage, s’adaptent déjà à cette situation parfois en les fractionnant pour qu’ils ne dépassent pas officiellement deux mois échappant ainsi à l’obligation de rémunération. D’autres s’asseyent carrément sur leur gratification.

Pour l’UDB Jeunes, les stages sont une opportunité de formation si ceux-ci ne sont pas utilisés comme un moyen de détourner l’embauche. La rémunération des stages quant à elle est une réponse à la problématique de la précarité étudiante. Ceci dit, le contrôle des entreprises et collectivités accueillant des stagiaires doit être renforcé et des réponses doivent être apportées aux structures ne pouvant assurer une gratification.  

Nous invitons les stagiaires qui liront notre réaction à consulter le site de génération précaire qui défend leurs droits



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