Marie Levrel, militante UDB Jeunes et candidate aux élections européennes sur la liste La Bretagne pour une Europe sociale / Breizhiz dorn-ha-dorn gant pobloù Europa, signe une tribune pour le droit à l’avortement en Europe avec Ghania Boucekkine et Christian Guyonvarc’h.
L’IVG: un choix, un droit!
L’Histoire nous montre que rien n’est jamais définitivement acquis. Ainsi, après les annonces du gouvernement espagnol de décembre 2013 souhaitant réduire le droit à l’avortement, la frange la plus réactionnaire de la politique française s’est réveillée et s’est mise en tête d’interdire, en France, l’avortement dit « de confort ». C’est oublier un peu vite que l’avortement n’est pas un acte anodin. Physiquement d’abord, mais également socialement.
La France a légalisé l’avortement en 1975. Des centres de planning familial sont ouverts à toutes et font un travail formidable de prévention et d’accompagnement. Pourtant, le regard porté sur l’avortement en France reste encore biaisé, l’acte secret, les séquelles diverses et toujours relativement dissimulées. Les femmes et les hommes (car c’est aussi, parfois, une histoire de couple) ayant vécu une interruption volontaire de grossesse en parlent peu sur la place publique. Bien rares sont celles et ceux qui communiquent naturellement sur la question. Car au-delà du regard que les femmes portent sur leur IVG, c’est le regard de la société qui reste ambivalent voire hostile. Dans notre pays, au cours de cette année, d’importantes manifestations remettaient ce droit en cause. Aujourd’hui encore, des parlementaires se permettent de questionner ce droit.
Pour la liste « La Bretagne pour une Europe sociale », il n’est pas question de remettre en
cause le droit à l’IVG mais de le préserver, en France, et de faire qu’il soit aussi le droit de toute Européenne. En effet, dans cette Europe que nous voulons, dans cette Europe des peuples, certainesfemmes n’ont pas la possibilité de recourir à l’IVG. Au regard de ce droit, les situations des femmes sont diverses. Ainsi, à Malte, notamment, cet acte est strictement interdit. Il est aussi soumis à conditions en Irlande, en Pologne, à Chypre, en Finlande. Le Royaume Uni, si proche de nous, si libéral, n’autorise l’avortement que sur la base de quatre critères dont les conditions économiques et sociales.
Les femmes doivent encore répondre de leur droit à disposer d’elles-mêmes.
Nous savons aussi que chaque jour, dans le Monde, des femmes risquent la peine de mort pour avoir interrompu leur grossesse. Nous ne le tolérons pas !
Comment, un Etat, une morale d’Etat peut-elle obliger une femme victime d’un viol à garder un enfant contre son gré ? Pourquoi interdire l’IVG à une femme médicalement en danger comme en Irlande l’année dernière ? Comment accepter qu’une femme doive se justifier de vouloir disposer de sa vie et de son corps ? Quand bien même, comment tolérer la barbarie des avortements clandestins où de nombreuses femmes perdent encore la vie ? Nous pensons qu’il est du devoir des peuples ayant obtenu cette avancée que constitue le droit à l’IVG de faire que ce droit soit celui de toutes les Européennes sans exclusive. C’est pourquoi nous défendons le droit des femmes à l’avortement à l’échelle européenne !
Le parlement Européen, dans sa résolution du 3 juillet 2002, avait recommandé aux Etats membres de légaliser l’IVG. C’était il y a 12 ans. Notre liste estime que tout Etat membre de l’Union européenne devrait imposer un tel droit dans sa législation. L’avortement doit être libre pour toutes, il doit être un choix et ne doit être soumis à aucune condition.
Pour la liste La Bretagne pour une Europe sociale / Breizhiz dorn-ha-dorn gant pobloù Europa ,
Les candidats Christian Guyonvarc’h et Marie Levrel
Ghania Boucekkine, universitaire-chimiste retraitée, militante associative, membre du comité de soutien