L’actuelle ministre des sports et de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative, Valérie Fourneyron et le PDG de Total, Christophe de Margerie ont reconduit un partenariat entre l’État et Total pour 2013-2015. L’entreprise s’engage donc à verser 16,7 millions d’euros au fond d’expérimentation pour la jeunesse (FEJ) avec deux objectifs prioritaires : l’emploi des jeunes et leur accompagnement vers l’autonomie. Quatre millions d’euros seront destinés au « développement d’activités éducatives et culturelles en dehors du temps scolaire, notamment en accompagnant la réforme des rythmes scolaires ».
Cet accord, présenté dans un dossier de presse commun État-Total, montre l’État laisser entrer des intérêts privés dans ses missions de service public. L’accompagnement des jeunes vers l’emploi et l’autonomie, la réforme des rythmes scolaires sont autant de missions que l’État doit assumer en toute indépendance et sans se décharger sur les collectivités locales comme c’est le cas actuellement.
Total en participant à ces opérations non seulement cherche à redorer son blason mais aussi à influencer la société. Ainsi, entre 2011 et 2012, 250 interventions dans des écoles du CM2 à la Terminale ont été effectuées une « initiative de Total » nommée « planète énergie » et dont le site propose des interventions dans les écoles et estime que l’avenir énergétique combinera « fossiles et renouvelables » et qu’il est « désormais indispensable de traquer cette ressource [les énergies fossiles] dans des environnements jugés
inexploitables ». Bonjour l’indépendance et le désintéressement !
Quand la ministre affirme être « heureuse de la confiance entre Total et l’État » et que « l’effort de tous permettra de chacun de trouver sa place dans notre société solidaire » c’est à sauter au plafond. Avec Total vers une société solidaire ? Parlons donc de la collaboration de cette société avec la junte militaire birmane, de sociétés écrans pour corrompre des décideurs locaux à l’étranger, des enquêtes diverses qui tournent autour des activités de Total. Parlons de l’Erika et de Total qui a tout fait pour ne pas assumer la catastrophe.
Total est une entreprise qui mène une politique n’ayant rien à voir avec la solidarité, payant la majorité de ses impôts hors de France et n’ayant pas versé un centime en 2009 et 2010 à l’État français.
L’UDB Jeunes dénonce la poursuite de la collaboration entre l’État et Total dans le domaine de la jeunesse et demande que l’entreprise soit soumise à l’impôt, pour être redistribué par l’État en toute indépendance.