La Redadeg (« la course » en breton) est de retour sur les routes ! Ayant débuté ce vendredi 29 avril à Saint-Herblain en Loire Atlantique, elle doit se terminer à Locoal-Mendon dans le Morbihan le 7 mai.
La Redadeg est une course-relai de 1700 km qui se déroule sans interruption, de jour comme de nuit, à travers la Bretagne. Chaque coureur parcourt un kilomètre acheté par des particuliers et associations (pour un minimum de 100€/km), ou des entreprises et collectivités (à hauteur de 200€/km). Pour les organisateurs « le témoin qui passe de main en main est le symbole de la langue bretonne qui nous a été transmise de génération en génération ». L’argent collecté sera ensuite redistribué à huit organismes ayant été sélectionnés à la suite d’un appel à projet par un comité des sages (https://www.ar-redadeg.bzh/fr/projets-finances/) ainsi qu’aux écoles Diwan.
Ayant commencé en 2008 avec 600km à l’occasion des 30 ans de Diwan, l’événement s’est reproduit alors tous les deux ans depuis avec 1200 km en 2010 et 1500 km en 2012 et 2014. La 5e édition, elle, a eu pour objectif les 1700 km. Le résultat est un succès puisqu’à l’heure où nous écrivons il ne reste qu’une vingtaine de km non achetés. Cela montre bien l’engouement pour ce type de course qui mêle à la fois sport, culture et festivité ! En effet, tout au long du passage, des animations sont assurées sur le parcours afin de conserver une ambiance de fête.
D’une directe inspiration de la course basque Korrika, fondée il y a plus de 30 ans et rassemblant à présent des milliers de participants, ce genre d’événements témoigne d’une nouvelle forme de militantisme au profit des langues dites « régionales ». Particularité cette année, le gallo est aussi intégré dans le dispositif de redistribution des fonds. Ainsi ce n’est pas seulement une mais les deux langues bretonnes qui sont mises en valeur !
Les jeunes de l’UDB ont bien entendu répondu présents pour cet événement, que ce soit en tant que coureur (Nantes, Rennes, Dinan, Saint-Brieuc pour l’instant…) mais aussi en tant que bénévoles.
D’autres associations ont aussi participé à la course, citons par exemple l’ACBB (Amazigh de Bretagne) ayant couru à Guichen. Dans ce geste fraternel, ils soutiennent la reconnaissance et la diffusion de notre langue, comme nous le faisons pour la leur. Car oui, le combat pour la diversité des langues peut prendre des formes diverses mais ce combat n’est pas qu’exclusif à l’Hexagone mais se veut sans frontières.
La course se poursuit actuellement dans les méandres de la Basse-Bretagne, alors si vous croisez la route des coureurs, lancez-leur des encouragements ! En breton ou en gallo de préférence.
Stuart Lesvier