Cette tribune a été rédigée par notre néo-brestoise Gaëlle L’Amoulen. L’économie maritime, délaissée par l’Etat centralisé, reste l’un des enjeux essentiels dans une Bretagne autonome et réunifiée.
Décider au pays afin de développer davantage les énergies marines renouvelables
Si le pays de Brest, notamment, se positionne sur le marché des énergies marines (hydrolien et éolien off-shore), c’est avant tout, non pas grâce à l’Etat, mais grâce aux collectivités territoriales qui ont investi dans des infrastructures. Ainsi, la région Bretagne apporte 70% de ces financements. C’est bien grâce à la volonté de la région que ces chantiers d’ampleur voient le jour.
Seulement, la bonne volonté ne suffit pas pour agir efficacement. Cela nécessite des moyens. Or, le centralisme français entraîne un retard de décision dans la définition des zones d’implantation des prototypes (des années de procédure). Par conséquent, nous prenons du retard.
Il suffit de s’intéresser au cas de l’Ecosse pour voir que les choses sont bien différentes dans cette région autonome disposant d’un Parlement. Grâce à cette autonomie gagnée il y a maintenant plus de quinze ans, l’Ecosse prend elle-même les décisions la concernant. Elle dispose de pouvoirs législatifs et réglementaires et d’un budget trente fois supérieur à celui de la région Bretagne ! Ainsi, alors que les énergies renouvelables représentent ici 10% de la consommation d’électricité, elles en représentent 50% en Ecosse, contre 0% il y a encore quinze ans. Leur nouvel objectif : avoir atteint les 100% d’énergie renouvelable en 2020. Nous en sommes encore bien loin ici…
Un autre frein au bon développement des EMR en Bretagne réside dans les choix de Paris, qui privilégie les très grands groupes au détriment des PME innovantes. Ce qui existe en Bretagne, on le doit à la région, mais l’insuffisance de moyens nous inflige un gros retard.
Décider au pays afin de soutenir la modernisation des activités portuaires et maritimes
Nous réclamons les moyens et le pouvoir de prendre les décisions que nous estimons bonnes pour notre territoire et son économie. Le port de Brest est la propriété de la région depuis 2007 (il appartenait auparavant à l’Etat). On remarque nettement la différence dans sa gestion depuis lors. En effet, ce qui a sauvé l’ex-Sobrena (Damen Shiprepair Brest), entreprise de réparation navale, c’est l’intervention de la région, qui est allée au contact d’investisseurs, pas l’Etat. Des exemples comme ceux-ci sont porteurs d’espoir mais le manque de moyens les rend exceptionnels.
Par ailleurs, nous plaidons pour une plus forte implication des organisations de pêcheurs dans la gestion des ressources halieutiques (coquille St Jacques, bar de ligne…). Il faut responsabiliser les pêcheurs dans cette région, ce sont eux qui le réclament. Il faudrait également pouvoir investir dans des bateaux plus économes en énergie (par leur conception, leur architecture, leur motorisation). La région pourrait soutenir cet investissement.
Il est à noter que l’UDB a été le premier parti à demander l’arrivée du siège de l’IFREMER à Brest. Cela confortera sa dimension internationale et amènera de l’activité économique grâce à l’arrivée de la flotte de l’IFREMER, notamment la Thalassa, actuellement basée à Nantes. La région remettra à neuf cette flotte. L’Etat, lui, prendra en charge les frais de déplacement des agents.
Il existe aujourd’hui une conférence portuaire régionale, qui manque, nous le déplorons, d’efficacité à cause de ses limites géographiques : ni Nantes ni Saint-Nazaire n’y sont représentés ; ils sont regroupés avec Bordeaux et la Rochelle. A titre d’exemple, concernant les énergies marines, il nous paraît inacceptable que les chantiers de basse Loire soient en concurrence avec ceux de Brest et Lorient. Nous dénonçons donc la responsabilité de l’Etat qui fait obstacle à une politique maritime dans une Bretagne à 5 départements.