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LE SNU : ou comment mettre au pas la jeunesse.

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En début de cet été, nous avons pu voir la mise en place des premiers tests du SNU (Service national universel). Cette réforme voulu par le gouvernement se présentait comme une sorte de service civique dont les buts invoqués seraient l’ouverture aux autres, la découverte de la vie en communauté, une complémentarité de sa formation en tant que citoyen, faire une chose utile pour la société et enfin bien préparer son avenir. Tout cela par un encadrement militaire. Le mesure a pourtant très rapidement montré sa nature nationaliste et à la limite du lavage de cerveau mais pour quels apports pour la jeunesse ?

L’UDB Yaouank s’inquiète face à un point final d’un ensemble de mesures mis en place par la Présidence Macron et dont les seuls avantages semblent être un endoctrinement en bonne et due forme. Ainsi, le SNU rejoint l’école dite « de la confiance » de Blanquer et les autres mesures liberticides et de quasi contrôle qui ne cessent de se rajouter les unes aux autres notamment envers les jeunes. Les relents nationalistes que l’on pensait pourtant dépassés nous choquent autant par leur retour en force brusque que de par leur décalage aux défis auxquels devront faire face les générations à venir.

Ce SNU, il sera apparemment impossible d’y couper ! Si vous ou vos parents veulent résister à ce service, ce sera au prix d’une vie gâchée. Car sans le SNU, il ne sera alors pas possible de passer son BAC, permis de conduire et autres examens ou concours. En somme, c’est une mort civique.

De par la simple forme le ton est déjà donné : uniformes quasi militaire, impersonnels et stricts, encadrement par l’armée, ou encore Marseillaise pour débuter la journée avec levée des couleurs.

Nous nous inquiétons tout autant de cet encadrement militaire peut-être loin de la mentalité d’un simple service civique. Ainsi, durant ces deux semaines de test, les premiers excès « jusqu’auboutiste » de certains encadrants se sont vus pointés du doigt par des participant·e·s qui accusent des pressions, des vexations, etc. L’épisode le plus fameux fut celui de ces 25 jeunes ayant eu un malaise car devant rester debout durant une cérémonie Ô combien patriotique (le dévoilement d’une statue du Général De Gaulle). Si l’épisode tourne cette cérémonie à l’absurde, il n’empêche que cela ne laisse rien présager de bon. En effet, les réactions des autorités pour se déculpabiliser sont du même registre. Ils précisent que même certain gradés ont tourné de l’œil, que tout était prévu comme des bouteilles d’eau ou la possibilité de préciser si l’on se sent mal. Pour le député Christophe Blanchet, cela prouve que la jeunesse veut s’engager et que cela s’est vu dans ce moment délicat. D’un autre côté, la préfecture explique cet accident par « un léger coup de chaud par les températures particulièrement élevées […], associées sans nul doute à une forme d’émotion liée au caractère solennel de la cérémonie ». Bref, la jeunesse en redemanderait jusqu’au sacrifice personnel…

Le coût ensuite de ce service nous pose évidemment question. Alors que les coupes budgétaires se font dans tous les domaines y compris dans les associations qui pourraient réellement assurer un service civique digne de ce nom, le SNU coûterait au bas mot 1.5 milliards d’euros. Pour quels résultats ? Avec cette somme, qui n’est pas encore arrêtée, et qui pour certains seraient même plus élevée*, combien d’autres mesures aurions-nous pu financer tout en étant plus utiles pour notre jeunesse ? Au hasard, entretenir correctement nos écoles dont certaines tombent littéralement sur la tête des élèves ou rémunérer décemment les professeurs. Deux exemples parmi une myriade.

L’inquiétude de l’UDB Yaouank face au SNU ne fait que s’affirmer quand nous mettons en parallèle les multiples réformes qui se succèdent envers la jeunesse comme « l’école de la confiance » prête à museler les enseignant·e·s sur un schéma d‘éducation à l’ancienne ou l’obligation prochaine de scolariser les enfants dès trois ans entre autres. Ajoutons à cela les scolarités alternatives sans cesse montrées du doigt (comme le fit Blanquer au Sénat en critiquant le système Diwan) et qui connaissent toujours de nouvelles difficultés à se développer si bien que le choix de l’école républicaine est de plus en plus imposé aux parents.

Alors que Macron qualifie de « prise d’otage » les professeurs qui ont tardé à rendre les copies de bac et de brevet, nous considérons que c’est le SNU qui risque de prendre en otage toute une jeunesse ! Avec l’Etat qui s’arroge de plus en plus l’autorité des parents sur leurs enfants.

De leur prime jeunesse jusqu’à l’âge adulte, les jeunes se trouveront devant les drapeaux, entonneront la Marseillaise, seront instruits par une éducation officielle hérité de Jules Ferry et rentreront dans leur vie active par l’approbation de l’armée. Ce ne sont plus des écoles mais des casernes !

Peut-être est-ce là un moyen comme un autre de se préparer à museler une jeunesse de plus en plus en désaccord avec notre société, ses institutions, et qu’il faudrait dresser pour qu’elle rentre dans le rang macroniste. Ce n’est pas notre vision pour la jeunesse d’aujourd’hui et de demain.

A la place d’un service coûteux dont le principal fait est l’endoctrinement des jeunes vers un nationalisme français, l’UDB Yaouank préconise un véritable service civique où on garderait l’apport en termes de secourisme et de sécurité routière.  Mais on devrait également l’utiliser comme une ouverture sur l’Autre à travers un moment bénévole dans les associations d’utilité publique auprès de ceux qui ont besoin de solidarité. De plus, nous pensons que pour être de véritables adultes en pleine capacité de leur sens, un tel service serait un moment idéal à la formation au sens critique ô combien nécessaire dans le monde qui nous entoure et qui serait une véritable capacité d’ouverture d’esprit ainsi qu’un moment de mixage social dans un espace de débat et de compréhension mutuel. Nous proposons également la possibilité de stages civiques à l’étranger, notamment auprès de nos voisins européens car l’ouverture à l’Autre se fait aussi par le voyage.


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