Sous l’impulsion de Victor Gallou, militant UDB et élu au conseil de faculté droit sciences-eco gestion, à l’UBS de Vannes, un cours de breton sera lancé l’année prochaine pour les étudiants de l’université.
UDB Jeunes : Victor, quelle a été ta démarche auprès de l’administration de l’UBS ?
Au départ, c’est parti assez simplement. J’ai profité des « questions diverses » lors d’un Conseil de Faculté au début de l’année pour soumettre cette idée. Je ne peux pas dire qu’il y a eu des réticences mais ai pu noter parmi les membres des questionnements à propos du bien fondé de la mesure, et de ce que cela pourrait apporter réellement pour les étudiants. Mais il n’a pas été difficile de les convaincre puisque de plus en plus d’élèves du secondaire suivent une filière bilingue ou par immersion et cela peut s’inscrire dans la suite de leur scolarité. De plus, on assiste aujourd’hui à une renaissance de la langue bretonne dans les actes de la vie courante, tant en ce qui concerne les collectivités territoriales que les relations entre particuliers.
Par la suite, j’ai dû rédiger des notes de synthèses à destination de mon doyen, afin qu’il relaie le projet, en expliquant précisément la démarche, le but poursuivi, les personnes visées, les modalités d’apprentissage. En effet, il va de soi que l’on ne peut se permettre en l’espèce de restreindre l’apprentissage, comme pour les autres langues en option, aux étudiants l’ayant déjà appris pendant le secondaire. Ce serait se priver d’une grande partie des étudiants demandeurs, et il aurait été dans ce cas été difficile de réunir un nombre d’étudiant nécessaire à l’ouverture de la classe.
Mardi dernier, lors d’une réunion de la Commission des Etudes et de la Vie Universitaire de l’Université (dont la question des options à la rentrée était à l’ordre du jour), l’ouverture de la classe a été validée, ce dont je me réjouis pleinement.
UDB Jeunes : doit-on comprendre que l’option est garantie pour l’année prochaine ?
Deux réserves se posent à l’ouverture de l’option en septembre : il faut pour cela trouver un(e) professeur et réunir au minimum 15 étudiants. Les recherches pour trouver un enseignant vacataire ont d’ores et déjà commencé, j’ai sondé autour de moi les personnes demandeuses dont j’ai ensuite envoyé CV et lettre de motivation à la personne chargée du recrutement. En ce qui concerne le nombre d’étudiants minimum, je ne suis pas inquiet. L’option pourra être choisie par les étudiants du département DSEG (Droit Sciences Economiques et Gestion) et SSI (Sciences et Sciences de l’Ingénieur) de Vannes, ce qui regroupe déjà plus de 1500 étudiants !
UDB Jeunes : Nous savons qu’Ai’ta Bro Gwened a envoyé des courriers afin de poursuivre cette réussite. Peux-tu nous en dire plus ?
J’ai pu lire leur lettre récemment, c’est en effet une excellente initiative. La faculté de Droit et l’école d’Infirmiers de Vannes viennent d’emménager dans un bâtiment tout neuf sur le campus de Tohannic, la signalétique n’ayant pas encore été installée. Tout naturellement, Ai’ta ! a sollicité le président de l’Université afin de faire en sorte que celle-ci soit bilingue. Il est évident qu’il est bien plus aisé de concevoir dès l’origine des panneaux bilingues plutôt que de s’évertuer par la suite à se battre pour modifier l’existant.
Cette question est symptomatique des difficultés rencontrées pour promouvoir la langue bretonne au sein des espaces publics étatiques. En effet, le doyen m’a bien mentionné que concernant la signalétique, c’est en quelque sorte l’Etat qui décidait, et que cette question paraissait bien secondaire pour leurs représentants. En revanche, lorsque l’on marche 100 mètres plus loin pour se rendre le midi au Restaurant Universitaire (géré par le CROUS), on est accueilli par un grand écran TV avec un message adressant la bienvenue aux étudiants… en bilingue !
